Robert Bernier
La Thompson-Landry Gallery, à Toronto présente jusqu’au 10 juin une exposition solo de l’artiste montréalaise Virginie Bocaert.
Parmi l’ensemble, il y plusieurs œuvres qui se distinguent. Mentionnons d’emblée qu’il s’agit d’un travail de grande qualité. L’exécution est assurée et franche et, ce qui fascine encore davantage, est cette apparence de dualité. Je dis bien apparence car il me semble, dans les faits, que la force de son travail pour être véritablement captée, doit être perçu dans sa globalité et non par les oppositions qui semblent en être le pivot. Je m’explique. Je parle ici des contrastes apparents présents dans plusieurs de ses œuvres.
Virginie Bocaert s’exprime. Elle ne fait pas de la figuration ou, de l’abstraction. Elle fait. Elle place. Elle se place devant les choses. Mieux, chaque œuvre semble être la manifestation de sa détermination à prendre sa place comme femme, comme artiste, comme être. Œuvre et démarche de résilience, peut-être ? Elle n’oppose pas les forces, les genres et les formes, elle les contient. Les assemble pour que chacun des éléments pousse dans la même direction, celle de l’expression. C’est d’ailleurs une des forces de cette artiste qui, avec sa dernière mouture, nous offre des œuvres justes sans chercher à séduire par les apparences et le clinquant. Elle le fait par la force du geste et la qualité plastique que transporte celui-ci. Et, au centre de ce déversement énergétique, ses élans, sa poussée, et parmi cela, le corps, elle-même. Ici, la non-figuration ne s’oppose pas à la figuration, elle en est simplement une autre manifestation, celle de l’intérieur du regard, comme le mental et le physique ne s’oppose pas, ils sont.
Espace de lutte ? Certes, car prendre sa place n’est pas chose simple le combat s’effectuant toujours contre soi-même, c’est d’ailleurs un des aspects des arts martiaux, apprendre à s’harmoniser avec l’univers, mais c’est une autre histoire…. Ici, L’artiste est de toute évidence en harmonie avec les éléments, ce qui toutefois n’exclut pas la lutte. Parmi les œuvres récentes, les plus significatives se trouvent, entre autres une série de portraits, Mascarade massacre, composée de 16 pièces de petites dimensions (10 x 10 en pouces). Cette série sera exposée à la 1e Biennale de Casablanca, au Maroc (15 au 30 juin). Inspirée des massacres en Syrie où la beauté de la première dame, Asma el-Assad, jure sur la réalité politique et sociale de son pays. À souligner également et faisant partie de l’exposition, Black Night (30 x 30 pouces) qui se démarque par la puissance et l’assurance de l’exécution versus la sobriété de son traitement. The wait is so long (36 x 60) obtient un effet similaire, bien que le chemin pour s’y rendre ait été différent.
Le soir du vernissage, 12 œuvres ont été acquises par des collectionneurs locaux, et leur nombre risque de s’élever puisque l’exposition se poursuit jusqu’au 10 juin.
Suivre le lien pour voir l’ensemble des œuvres exposées à la Thompson-Landry Gallery.
Virginie Bocaert à la Thompson-Landry Gallery
Jusqu’au 10 juin 2012 (et en permanence à la galerie)
Thompson-Landry Gallery
The Distillery District
The Cooperage
6 Trinity Street
Toronto, Ontario
Tél.: 416 364-4955
Télec.: 416 364-4866
info@thompsonlandry.com