« … la réalité n’est qu’une illusion, figée par une perception humaine imparfaite. »
Philip K. Dick
« La question de savoir ce qu’est une table en réalité ne présente aucun sens. Il en va de même ainsi de toutes les notions physiques. L’ensemble du monde qui nous entoure ne constitue rien d’autre que la totalité des expériences que nous en avons. Sans elles, le monde extérieur n’a aucune signification. Toute question se rapportant au monde extérieur qui ne se fonde pas en quelque manière sur une expérience, une observation, est déclarée absurde et rejetée comme telle. Par conséquent la couleur rouge est la réalité pour le voyant et n’est pas la réalité pour l’aveugle. La notion de réalité dépendant des expériences vécues, elle est donc nécessairement variable en fonction des individus. »
Max Planck
La grande aventure de la connaissance est truffée de pièges et d’illusions parce qu’elle est liée à la perception. La perception implique des choses toutes simples telles que l’observation, le raisonnement et la déduction. Pourtant, leur application est loin d’être simple. Tributaire de notre vision sur soi et sur ce qui nous entoure, la perception fait appel à notre capacité de déduction cognitive et sensorielle à laquelle se mélangent convictions, émotions et idées préconçues. Ce regard intérieur que l’on pose sur soi et sur ce qui nous entoure est aussi soumis au présent, à un moment, à un instant de notre vie. Il évolue, se transforme dans (et avec) le temps. C’est semblable à l’échelle de l’humanité. Et la question se pose : qu’est-ce que la réalité ? Est-elle définissable ? A-t-elle plus d’un visage ?
Depuis le début des temps (une période de la grande aventure de la vie que l’on connaît encore très, très peu), existe-t-il une époque ou une société ayant pu se targuer d’avoir contenu l’ensemble de la connaissance ? Si l’on demandait l’opinion à un érudit allemand du XVe siècle, il nous aurait probablement répondu que, oui, son monde a compris le monde. Que la science de son temps a réussi à expliquer l’univers… La même question posée à un scientifique français du XVIIIe siècle recevrait la même réponse. Le XXe siècle et le nôtre ne font pas exception. En fait, cette affirmation est plus ou moins véridique. Le XXe siècle a connu de (très) grands esprits scientifiques qui ont ouvert la voix sur (et vers) une nouvelle compréhension du monde, qui a démontré, sans l’ombre d’un doute, qu’on ne réussira jamais à comprendre l’univers entièrement. Et qu’en conséquence, on découvrira à l’infini de nouvelles manières de le voir et de le comprendre. Néanmoins, pour la plupart d’entre nous et même pour les plus savants, la réalité garde plus de secrets qu’elle n’en dévoile… Le monde, notre monde, n’est-il pas celui de nos limites ?