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Je tiens à souligner que je suis une collectionneure d’œuvres d’art depuis plus de vingt ans. Désirant vivre de ma passion, je suis devenue courtière en art visuel. C’est en tant que collectionneure que j’interviens ici et ces propos représentent mon opinion personnelle uniquement.

Serge Lemoyne est le nom d’un artiste qu’il me semble connaître depuis toujours. Peintre « de l’événement », il a participé et organisé plusieurs activités qui sont souvent passées inaperçues. Pourtant sa contribution à l’histoire de l’art du Québec en est une des plus remarquables. Après quelques contacts avec l’œuvre de cet artiste, lors de ventes aux enchères pour des œuvres de charité, au début des années 90, j’avais l’impression que Serge Lemoyne faisait partie de l’univers pictural québécois. J’avais donc inscrit son nom sur une liste que j’appelle ‘’ma liste de souhaits’’, sur laquelle figurent les noms des artistes québécois que je juge importants et desquels je veux ou voulais acquérir une œuvre.

Il y a quelques années, l’achat d’une peinture de l’artiste et les recherches qui suivirent, ont fait naître un vif intérêt qui ne cesse de croître depuis. Un collectionneur m’avait parlé de la publication du 7e festival de la poésie de Trois-Rivières, publiée en 1991, dans laquelle sont reproduites plusieurs œuvres de Lemoyne et qui s’intitule « As-tu vu mes patins? », après cette lecture, ce fut le déclic. J’avais enfoui les premiers contacts avec l’œuvre de l’artiste dans ma mémoire et tout à coup, je redécouvrais Serge Lemoyne.

Cet artiste ne semble pas avoir la place qu’il mérite sur la scène picturale québécoise. Depuis son décès, nous avons vu quelques expositions sur l’œuvre de Lemoyne et aussi une exposition en hommage à son génie, cependant peu d’événements depuis quelques années. Pourtant, ce peintre qui visait la démocratisation de l’art devrait être connu et reconnu d’un plus grand nombre.

Lorsque l’on mentionne le nom Serge Lemoyne, les gens l’associent souvent à sa période Bleu-blanc-rouge, mais pour les gens qui s’intéressent peu au hockey (eh oui, il y en a!), cette série interpelle peu, bien que l’on puisse y reconnaître tout le génie de cet artiste extraordinaire. Les œuvres de cette période sont plutôt rares sur le marché, cependant il y a des œuvres qui demeurent accessibles. Il est possible de faire l’acquisition d’œuvres des séries Cosmos, Hommage à Matisse, Superposition, Balustrades ou encore Trous noirs à des prix très abordables. De plus, les amateurs de hockey peuvent trouver des sérigraphies de la série Bleu-blanc-rouge à de très bons prix. Il y a fort à parier que le marché de Serge Lemoyne évoluera au cours des prochaines années et lorsque qu’une exposition majeure sur sa création lui sera consacrée, un plus grand nombre découvrira les œuvres de cet artiste incontournable de la culture québécoise. Serge Lemoyne aura alors atteint son objectif : démocratiser l’art.

Sandra Waite, MBA
Collectionneure