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La création au carré - Parcours l'Informateur / version WEB

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Riopelle, Séries graphiques

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 20 Juin 2012   Posted by Parcours

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Au Centre d’archives de Montréal
Par Robert Bernier
Voici une exposition à la fois exceptionnelle bien que non spectaculaire. D’une part, l’angle choisi par le commissaire de l’exposition, André Hénault1, est unique parce qu’il invite le spectateur à prendre connaissance de choses qui sont rarement montrées au public. Ici, pas de sensationnalisme, au contraire, on a plutôt l’impression de voir le contenu des tiroirs de l’artiste, ce genre de trouvaille qui nous plonge dans des traces parfois très intimes. Vous ferez d’innombrables découvertes tout au long du parcours de l’exposition. Le commissaire de Riopelle – Séries graphiques, nous plonge dans rien de moins que les dessous d’une production artistique, qui, aussi colossale et majeure qu’elle soit, conserve encore quelques secrets pour le public. Pourquoi les dessous ? Parce que cette exposition regroupe l’art graphique qui a gravité autour et dans l’œuvre de ce prolifique artiste. Tout, des cartes de souhaits réalisées par Riopelle à ses séries d’estampes, en passant par les cartons d’invitation, catalogue, affiches, étiquettes de vin, etc., bref, André Hénault, cet infatigable passionné, a réussi le tour de force de rassembler des centaines d’artéfacts révélateurs du passage de l’artiste dans les différents univers de l’art graphique.

L’exposition est présentée dans un immeuble magnifique, à l’angle de Saint-Hubert et de Viger, au Centre d’archives de Montréal, un endroit que je n’avais jamais visité auparavant. Bien que l’aménagement fasse vieillot, les lieux sont splendides. Riopelle – Séries graphiques est présentée à l’étage en trois parties. D’abord, la période automatiste jusqu’au début des années 1960. Celle qui précède son entrée à la Galerie Maeght. La deuxième partie porte sur les années Maeght et la troisième est consacrée surtout aux albums que Riopelle a produits en grande quantité à l’imprimerie Arte de la Galerie Maeght notamment, mais pas que là. Il y a aussi ceux édités par l’Atelier Lelong, l’Atelier Maurice Felt et l’Atelier du Scarabée. Il y en aurait plus d’une douzaine. La structure de l’exposition démontre bien l’importance de son œuvre graphique qui, pour l’amateur de Riopelle, doit être absolument considérée puisqu’elle est unique.

Dans une carrière comme celle qu’a connue Jean Paul Riopelle, il est particulièrement intéressant de voir l’importance, grâce à ces artéfacts, de la dimension promotionnelle que mettaient de l’avant les grandes galeries qui l’ont représenté : Pierre Matisse à New York, Arthur Tooth & Son à Londres, Jacques Dubourg à Paris, sans oublier la Galerie Maeght à Paris, un marchand qui a été des plus actifs dans l’édition d’estampes par l’entremise de l’imprimerie Arte et de ses artisans habités par un métier sensationnel. Maeght a édité un grand nombre d’affiches et de catalogues, dont le fameux Derrière le miroir, véritable bijou dans l’édition promotionnelle. Ainsi, affiches, catalogues d’exposition ont joué et continuent de jouer un rôle prédominant dans la diffusion de son œuvre dans le monde entier. En découvrant tout ce qu’a réussi a débusqué André Hénault, une pensée m’est aussi venue à l’esprit… Aujourd’hui, beaucoup d’éléments que l’on retrouve dans l’exposition pourraient ne pas exister. Parce que les choses ont changé. Parce qu’avec ce que les ayants droit (de l’artiste) exigent de la part des éditeurs, par exemple en leur interdisant, de crever du texte sur l’image d’un tableau, il n’est pas possible de faire d’affiches du type de celles exposées, et celles présentées aux Archives du Québec (réalisées à plusieurs époques de sa carrière) sont le plus souvent spectaculaires et magnifiques. Bien sûr, ces marchands faisaient aussi les choses de la bonne manière en imprimant une édition que l’on nomme avant la lettre, sur laquelle aucun texte ne crevait l’image. Ainsi, les gens pouvaient voir à la fois une reproduction fidèle à l’originale et un imprimé qui utilisait toutes les ressources du métier de l’imprimerie. Mais aujourd’hui, même à ces conditions, ce n’est plus possible. La raison évoquée ? Préserver l’intégrité de l’œuvre, ce qui est parfaitement louable mais erroné, puisque, le simple fait de reproduire une œuvre d’art est un acte aussi répréhensible vu sous cet angle, étant donné que ni le format ni les textures ne sont exacts. C’est un simulacre. Je me souviens d’ailleurs d’un commentaire à ce sujet et allant dans ce sens que m’avait fait dans une entrevue pour la revue le grand peintre Pierre Soulages. De plus, l’imprimé a ses propres réalités et ses propres ressources qui, pour être efficaces, doivent être utilisées à leur maximum. Serait-il possible de le faire tout en étant éthique ? Cette magnifique exposition présentée par les Archives nationales et montée par André Hénault en est la preuve. Et voici une autre bonne raison d’aller voir Riopelle – Séries graphiques.

1 . Notice biographique André Hénault
Enseignant et muséologue, André Hénault est un fervent observateur de l’œuvre de Riopelle. Scénographe de formation, il a manifesté, tout au long de son parcours professionnel, un intérêt marqué pour l’art contemporain. En 2009, il a terminé une maîtrise en muséologie à l’Université de Montréal, qui comprenait un stage au service des collections du Musée national d’art moderne – Centre national d’art et de culture Georges Pompidou, à Paris. Source : Bibliothèque et archives nationales du Québec.

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