Propos recueillis par Helen Faradji
Le Démantèlement
Après Le Vendeur, le jeune réalisateur saguenéen Sébastien Pilote s’intéresse au sort de Gaby, propriétaire d’une ferme d’élevage d’agneaux qu’il démantèlera pour venir en aide à ses deux filles. Un film sensible et élégant qui lui aura notamment valu de remporter le Prix de la Société des auteurs et compositeurs dramatiques à la Semaine de la Critique à Cannes. Rencontre avec un cinéaste qui remet le classicisme au goût du jour.
Qu’est-ce qui vous a donné envie de vous intéresser à cet univers rural?
J’ai un ami cinéaste-photographe, Nicolas Lévesque, dont le court-métrage évoquait son père maraîcher qui aurait aimé lui céder sa ferme. J’avais trouvé ce film très touchant. Et puis, au Lac-Saint-Jean, les journaux annoncent presque quotidiennement des fermetures d’usines ou des démantèlements. Après les fermetures d’usines dans Dust Bowl Ha! Ha! et Le Vendeur, j’ai eu envie de parler du démantèlement d’une ferme, de quelque chose qui se défaisait.
En entrevue, vous dites qu’après Le Vendeur, vous avez voulu faire un film plus généreux. Est-ce que, à vos yeux, un film n’est toujours que le brouillon du suivant?
J’ai effectivement l’impression que je fais des films pour taper un nouveau coup sur le même clou. Je crois que l’idéal serait de toujours raconter la même histoire mais différemment. Et si les deux films sont différents, je vois ces deux hommes comme la même figure de père très québécois (…)
Texte complet dans l’édition actuellement en kiosque, Parcours Le magazine No 79