
Cela va bien au-delà des appréciations personnelles de l’un ou de l’autre. Heureusement, le milieu de l’art bouge et vogue sur la multiplicité des formes, des idées et des esthétismes. Chez les peintres paysagistes, Tex Lecor a apporté un regard différent face à ses contemporains et à ceux à qui il succédait. Il n’a pas révolutionné l’art paysagiste, il a ajouté son point de vue et sa contribution. Ce qui est énorme pour un peintre, voire rarissime considérant le nombre des prétendants.


Comme toujours, le dessin occupe une place importance. Ses tableaux historiques impliquent aussi beaucoup de recherches et de préparations diverses. Il ne laisse rien dans le vide, le moindre détail compte, bottes, uniformes, accessoires même les lieux sont scrutés à la loupe. « Pour la Bataille de Saint-Eustache, on m’a dit : le cimetière est pas de ce côté là de l’église ! En fait il a été déménagé par après. » Les compositions sont complexes, les plans et la mise scène étudiés. Dans ces fresques historiques, Lecor se donne entièrement, tellement qu’il y a un peu plus d’un an, il en a fait infarctus.
Et puis, lui qui est un raconteur-né, il imbrique des histoires dans l’histoire. Des anecdotes qui viennent animer la narration de manière collatérale. Comme ce personnage qui semble être Chénier, touché au ventre, agonisant, assis dans le cimentière la main sur la tête d’un patriote mort à côté de lui : « Souvenez-vous de Weir ! »



Par Robert bernier