Trouver, chercher le fil de sa vie ne se fait pas toujours nécessairement à rebours. Enfin, la logique voudrait que oui, mais dans la zone identitaire, on entre parfois dans une dimension qui pourfend parfois la logique, on touche à la métaphysique. Et pourquoi pas, tout ne se révèle pas d’un premier coup d’œil et la recherche de soi (et de l’autre) peut se faire tant en amont qu’en aval. C’est en tout cas ce que fait Nadia Nadège et son expression artistique en est à la fois le témoin et l’outil.
Elle quitte la France à l’âge de trois ans avec ses parents pour aller vivre au Laos, puis en Afrique et enfin en Amérique du Sud. Ce n’est qu’à l’âge de 11 ans qu’elle revient dans son pays d’origine, à Paris. Ce pays qui est le sien et où pourtant elle est étrangère. Étrangère en son propre pays. Huit ans plus tôt elle quittait l’orphelinat où elle vivait depuis sa naissance pour entreprendre ce long périple avec ses parents adoptifs. Commençait alors pour elle, sans qu’elle le sache, une longue quête identitaire qui la mènera au Canada en 1997 après encore plusieurs années de vie nomade qui l’auront conduit d’un point à l’autre du globe. C’est en arrivant au Québec qu’elle s’est mise à peindre et ce n’est peut-être pas accidentel.