
all unsaved project will be lost, Mixte, 32po x 43po
Mettant en scène des animaux écrasés dans des paysages naturels ou parcelés puis amalgamés afin de former des compositions que l’on reconnaît facilement du domaine de l’histoire de l’art (Napoléon, 2011) ou d’images propagées par les médias (La réserve, 2011), les tableaux de Nerbonne questionnaient le rapport qu’entretient l’homme face à son environnement et les autres êtres vivants qui le composent. L’humain fragilise la faune et la flore par ses débordements, repoussant sans cesse les limites des forêts et des boisés, l’habitat de plusieurs espèces animales et végétales. La voiture a beau être l’assassin de ses animaux, semblait déclarer Nerbonne, elle n’en est que le bouc émissaire puisque le véritable responsable demeure le progrès et le capitalisme aveugle, comme en faisait foi les deux sculptures de pneus trônant au centre de la galerie, dont l’une des deux, qui par sa taille au milieu de tous ces animaux morts, rappelait la toute-puissance de la voiture certes, symbole ici du progrès et du capitalisme à outrance, mais renvoyait également à la machinerie lourde

En quittant La réserve on demeurait hanté par la mise en scène des tableaux de Nerbonne desquels émanait une beauté qui transcendait la brutalité du sujet. En repoussant les limites du beau, l’artiste a présenté un portrait fragile et vulnérable de notre société. C’est ce qui rend ses tableaux touchant et profondément humain. On ne pouvait finalement que souhaiter que tous ces animaux aient finalement trouvé la paix dans l’univers que Marc Nerbonne leur avait préparé pour leur ultime voyage vers l’immortalité.
Galerie BAC
Marc Nerbonne / La réserve a été présenté du 24 novembre au 10 décembre 2011 et en permanence à la Galerie BAC
6341, boulevard St-Laurent
Montreal, Québec