Le crime organisé bulgare serait mêlé à cette affaire
L’histoire pourrait être celle d’un scénario de film. Une comédie dramatique avec de nombreux rebondissements. Un jour de 1988, un surintendant adjoint dans un immeuble de la 57e Rue, à New York, s’introduit avec des complices dans l’appartement d’un couple d’esthètes retraités. Ils sont âgés, socialement actif et très impliqués dans la communauté. Ils voyagent aussi beaucoup. Au moment des évènements, ils sont d’ailleurs à l’étranger pour quelques semaines. Ce sont les Heller, Ernest « Pick » S. Heller, et Rose « Red » F. Heller. Monsieur Heller, est décédé en 1998, à l’âge de 95 ans. Il était un bijoutier et un importateur de perles Mikimoto. Madame, surnommée « Red » en raison de sa chevelure, est décédée en 2003, à l’âge vénérable de 105 ans. Rose Heller a siégé aux conseils d’administration de plusieurs organismes américains de musique contemporaine, soutenant des festivals à Aspen, Colo et Tanglewood dans le Massachusetts, et a recueilli plus de 1 million de dollars pour la MacDowell Colony, qui a soutenu plus de 7 700 artistes en résidence depuis 1907 dont Aaron Copland, James Baldwin, Leonard Bernstein et Alice Walker.
Selon la police, les voleurs sont demeurés sur les lieux un bon moment, possiblement plus d’une journée pour dérober un véritable trésor ; le Chagall maintenant retrouvé (début avril), intitulé, Othello et Desdémone, peint en 1911, (inspiré de Shakespeare) mais aussi de nombreux autres de Renoir, Picasso, Léger et Hopper, plus des antiquités du Pérou et du Costa Rica, plusieurs bijoux, et même des tapis. À l’époque, on évaluait à plus d’un million de dollars (cad) la valeur du vol. Aujourd’hui, le tout a beaucoup fructifié et pourrait représenter des dizaines de millions. La seule œuvre retrouvée est le Chagall, mais l’enquête continue. L’espoir de mettre la main sur les autres œuvres est tangible parce que de vieilles rancunes entre les voleurs et les receleurs sont toujours vives. C’’est d’ailleurs ce qui a permis de retrouver le Chagall…
Un des acteurs de l’histoire actif dans le crime organisé bulgare, aujourd’hui âgé de 72 ans est prit de remords quand il apprend qu’il est condamné par la maladie. Repentant certes, mais toujours un peu escroc, il communique avec le FBI pour savoir s’il y a une récompense pour celui qui permettra de récupérer le butin. La réponse est non d’autant même si elle existait, elle ne pourrait s’appliquer… Il s’agit tout de même d’un des voleurs, cela deviendrait carrément de l’extorsion. En plus, celui-ci garde de vieilles rancunes envers l’ancien surintendant de l’immeuble suite à une mésentente sur le partage du butin. Notre repentant était même retourné dernièrement voir un galeriste de Washington à qui il avait déjà offert le Chagall. Sans succès une fois de plus, celui-ci demeurant sur ses gardes tant qu’à la provenance. Il a fini par communiquer avec Marc Hess de l’équipe Art Crime du FBI. « L’une des choses qu’il m’a dites, est qu’il était motivé par sa mort imminente », a déclaré M. Hess. « Il a parlé de rencontrer son créateur et d’essayer de clarifier sa conscience et de faire les choses correctement avant de mourir. » D’autres développements à venir. Qui sait !
Robert Bernier
Sources Washington Post et New York Times