

La mission du musée est de valoriser les métiers d’art tout en favorisant une action socialement engagée ainsi qu’un effort de rapprochement interculturel. L’instigateur et énergique directeur du musée, Pierre Wilson, explique : « Judy Chicago est une artiste à part entière, qui a touché à plusieurs médiums comme le tissage, la céramique, le dessin, la peinture et le verre, des métiers d’art dont nous soutenons la visibilité. Nous partageons ses convictions telles que l’amélioration du monde par la prise du pouvoir des femmes, le dialogue entre les groupes culturels, puisque c’est une réalité de notre secteur (51 % des résidants de l’arrondissement Saint-Laurent sont nés à l’extérieur du Canada), et les projets de collaboration. »

Verre à voir
Sachant que plusieurs musées montréalais considéraient la possibilité d’organiser Montréal ville de verre en 2010, Pierre Wilson a simplement écrit à l’artiste, en anglais s’il vous plaît, pour lui proposer son musée comme lieu d’exposition. À sa grande joie, Judy Chicago a accepté l’invitation ! En outre, la minuscule équipe du MMAQ (quatre employés) a pris l’initiative de modifier la présentation de certaines pièces et de construire des présentoirs illuminés, avec l’autorisation d’abord hésitante de la créatrice, puis avec sa chaude approbation lors du vernissage.
Comptant 16 pièces et un vitrail intitulé Rainbow Shabbat, l’œuvre maîtresse de l’exposition, la mise en scène des œuvres de Judy Chicago est particulièrement réussie. Sous la nef de l’ancienne chapelle, les bustes de verre, résine et bronze ainsi que les gravures/peintures sur verre sont baignées d’une lumière qui rend justice à leur matière et à la finesse des détails de leur exécution. Une série de mains en verre moulé expose la capacité expressive ainsi que la symbolique associée à la main humaine.

Par Isabelle Gauthier