Le passeur
texte de Robert Bernier
(voir l’article complet dans le numéro 80 de Parcours, le magazine actuellement en kiosque ou procurez-vous le ici maintenant)
Dans une société, il y a toujours des phares. Ces gens d’exception qui montrent les chemins des possibles aux autres. Par leur prestance et leur rigueur, ils ont choisi de conjuguer leur existence avec le verbe faire. Ils ont une volonté extrême de réaliser et, par entraînement, de communiquer aux autres leurs passions et leurs idées. Nous pourrions aussi les nommer les passeurs, parce que, par notre nature de mortel, il y en a eu d’autres avant nous et il y en aura d’autres après. Ainsi les connaissances et les expériences des uns servent celles des autres et, par la force des choses, la vie se bonifie et le champ des possibles s’élargit. Nous sommes le fruit de tout ce qui nous a précédés. Ces passeurs sont aussi des facilitateurs. Il existe un mot qui les décrit encore mieux : des leaders. Et John R. Porter vient de faire paraître aux Presses de l’Université du Québec John R. Porter, Devenir un leader culturel. Récit d’un rêveur pragmatique. Une biographie pratique qui, par le récit de son parcours professionnel, inspire le nôtre. Voici quelques brides de son cheminement et le récit de certains de ses plus brillants faits d’armes.
La communication comme outil du faire
John R. Porter est un entrepreneur dans le vrai sens du terme. Toute sa vie il a entrepris, il a mis de l’avant des idées, des concepts, il a pris des initiatives. C’est dans sa nature profonde de faire, d’avoir des projets. D’ailleurs, il en a toujours trois ou quatre en avant. À son contact et à la lecture de son dernier livre, il apparaît clairement qu’il jouit d’une pleine confiance en ses moyens, ce qui est essentiel pour bien jouer le rôle de leader. Cet historien de l’art et muséologue, entre autres, n’en est pas pour autant inaccessible. Bien au contraire. John R. Porter a les deux pieds bien au sol, à hauteur d’homme. « J’ai toujours été rébarbatif face à une approche élitiste. Je n’aime pas la condescendance. J’ai toujours parlé à tout le monde avec respect et j’ai su garder les oreilles bien ouvertes. Ça m’a beaucoup aidé dans mon travail. Ça m’a évité plein d’erreurs. On se construit au contact de gens qui nous font grandir. J’ai rencontré sur mon chemin des êtres qui m’ont aidé à savoir qui j’étais. Aujourd’hui j’essaie d’être un stimulateur. »
Ses combats et son ultime
« Il y a toujours des combats à mener. » Et il en a mené plusieurs. Impossible de les nommer tous. Prenons ses années à la barre du Musée du Québec de 1993 à 2008. Sous son impulsion, le Musée du Québec est devenu le Musée national des beaux-arts du Québec. Anodin, pensez-vous? Cette nouvelle dénomination avait pour objectif de « déprovincialiser » l’institution. À préparer le terrain pour le « vrai » grand projet qu’il avait alors en tête. Il advenait urgent de mieux définir les nouvelles réalités de l’institution. Ce n’était plus le « Musée de la province de Québec ».
Parmi ses combats les plus notables comme directeur du musée, M. Porter a joué un rôle clé dans plusieurs acquisitions majeures. Pensons à Hommage à Rosa Luxemburg et à Poussières de soleil de Jean-Paul Riopelle. Deux œuvres phares, pour ne nommer qu’elles. Il lui a fallu beaucoup de ténacité et de créativité pour arriver à amasser les sommes nécessaires à leur acquisition.
(voir l’article complet dans le numéro 80 de Parcours, le magazine actuellement en kiosque ou procurez-vous le ici maintenant)