
Le Labrador dans l’art de Mendez n’est pas une plaine, mais une montagne tendue à l’infini. Les Andes pour lui ne sont pas des montagnes, mais une plaine interminable hérissée vers le ciel. En une matinée de promenade à flanc de montagne, le marcheur aperçoit plusieurs brusques changement dans le climat et la végétation; dans la toundra, il lui faudrait rouler pendant au moins deux jours pour retrouver ce sentiment de dépaysement. Les deux mondes partagent une seule et même nature, dont le corps affecte un état différent selon le lieu : les métabolismes varient, pas l’esprit. D’abord, la sculpture imprime en nous de puissantes émotions, nous assaillant « tout d’un coup » par les récits complexes qu’elle réussit à comprimer sous sa brillante coque de bronze. Puis, la photographie se déploie, nous permettant de « voyager » en elle comme nous le ferions dans un monde infiniment ralenti, atteignant enfin les secrets auparavant dissimulés dans les craques et le cœur de la sculpture. Les vingt‐quatre œuvres d’Ivar Mendez semblent toutes pointer vers cette idée de l’esprit comme motif transcendant de l’existence qui, en instiguant le perpétuel mouvement naturel, emporte doucement l’humanité vers de plus nobles interactions environnementales et sociales. »
Par Alexandre Payer
Source : Musée Maîtres et Artisans
Jusqu’au 16 octobre 2011
Musée des Maîtres et Artisans
615, avenue Ste-Croix
Saint-Laurent, Québec
514 747-7367
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