L’abstraction dans différents états vue par Anne-Brigitte Sirois
À la Kathryn Markel, Fine Arts,
529 West 20th, Suite 6W
Chelsea, New York
212 366-5368
markel@markelfinearts.com
New York, l’un des plus importants marchés pour l’art dans le monde tous hémisphères confondus, n’est qu’à un heure et demi de vol ou, sept heures d’auto de Montréal et pourtant nous connaissons encore très mal les artistes et les galeries qui s’activent sur cette terre promise. Terre mystique dont le nom est évoqué tel le Saint Graal des arts visuels dans d’innombrables curriculums vitae. Malgré tout et au-delà du cliché, sa véritable nature nous échappe. Les pièges et les illusions sont innombrables.
En constance mouvance, ce marché est gigantesque et tentaculaire. Une Québécoise, Anne-Brigitte Sirois vit et travaille dans cette mégapole depuis déjà quelques décennies, connaît bien le milieu des galeries et celui des artistes et pas comme simple spectatrice et témoin. Anne-Brigitte a été très active dans l’éclosion et le développement des galeries d’art contemporain dans le quartier Chelsea. Aujourd’hui ce secteur de la ville, situé entre Greenwich Village et Hell’s Kitchen sur l’Île de Manhattan est devenu un incontournable dans l’art vivant new-yorkais. Anne-Brigitte a aussi tenu galerie dans ce même quartier et elle collabore régulièrement comme commissaire d’exposition, comme ici, pour l’exposition Four Degrees of Abstraction qui débute à la galerie Kathryn Markel, à Chelsea le 21 juin et qui se poursuit jusqu’au 28 juillet.
Four Degrees of Abstraction regroupe les œuvres de quatre artistes aux horizons différents, Cora Cohen, née à Manhattan en 1943 ; Morgan Everhart, née à Dallas, elle vit et travaille maintenant à New York ; Xiaofu Wang, née en 1991, à Wuhan, en Chine, elle vit et travaille également à Brooklyn et la Québécoise Suzanne Olivier, née à Montréal en 1943 dont c’est la première présence dans une galerie aux Etats-Unis. Elle est aussi la seule artiste du groupe qui ne vit pas dans la région new-yorkaise. Quatre artistes femmes de deux générations différentes qui pratiquent une peinture non-figurative inspirée de la nature. « Je voulais intégrer un artiste québécois dans le projet d’autant que l’abstraction telle que pratiqué au Québec est très différente de celle que l’on voit généralement à New York. » L’approche de chacune des artistes présentées va aussi à l’encontre de l’abstraction pure, qui selon Mme Sirois occupe le haut du palmarès des critiques d’art. Elle voulait en regroupant ces quatre artistes, démontrer qu’au contraire la non-figuration « organique » peut être explorée dans une infini d’approche sensible liée à l’univers qui nous entoure et qu’elle pouvait se révéler tout à fait pertinente et authentique tout en étant fondamentalement actuelle.
À voir jusqu’au 28 juillet