Robert Bernier
La Thompson Landry Gallery de Toronto ne présente sur ses cimaises que des artistes québécois, ce qui constitue, pour eux, une vitrine de choix dans la ville reine. Le marché le plus important au pays. Et ce printemps, on y expose des oeuvres récentes de Dominique Fortin, une artiste montréalaise qui a fait beaucoup de chemin ces dernières années…
Du chemin dans la reconnaissance d’un public de plus en plus vaste. Du chemin également dans son travail qui, dernièrement, a pris beaucoup d’assurance. Les oeuvres présentées à Toronto en attestent la profondeur et la qualité. Son espace pictural est beaucoup plus dénudé; il faut beaucoup d’aisance pour jouer comme ça avec le vide, et Dominique Fortin maîtrise parfaitement la situation. Surprenant même. Et comme le vide a horreur du… vide, chaque touche, chacun des éléments puise davantage de force dans un tel contexte. Couteau à double tranchant cependant, le geste et la forme doivent être placés et menés avec beaucoup de justesse et d’aplomb. Là aussi l’artiste étonne agréablement.
Certes, son univers est singulier. L’artiste plonge tête première dans la beauté du monde de l’émerveillement. Les méchants sont ailleurs, le mal de tête aussi. Un grand vent poétique balaie chaque pore de la toile et, pour les amateurs du genre, le charme est complet. Ici, tout est empreint de douceur et de beauté. C’est accrocheur et terriblement efficace visuellement. On aime ou pas, qu’importe, cela n’enlève pas de la force à l’oeuvre, celle de donner de la légèreté à l’existence.
Dominique Fortin
MUES
Du 16 mai au 09 juin 2013
THOMPSON LANDRY GALLERY
32, Distillery Lane
Toronto, Ontario
416 364-4955
thompsonlandry.com