Nous apprenons à regret le décès de l’artiste Jean-Pierre Contant. Voici l’article dans la revue Parcours actuellement en kiosque. Nos sympathies à ses proches et à ses nombreux amis (es).
Jean-Pierre Contant
Ce vent froid qui réchauffe mon visage…
Toute personne travaillant dans le milieu des arts visuels d’ici ou d’ailleurs qui a la prétention d’avoir tout vu est soit aveugle ou en voie de changer de métier. Car ce qui est merveilleux dans ce domaine, c’est que l’on découvre toujours des œuvres et des êtres d’exception. Encore une fois, en juin dernier, j’ai eu ce sentiment de bonheur en rencontrant l’artiste Jean-Pierre Contant lors du montage de la grande exposition qui lui a été consacrée dans une grande salle du Marché Bonsecours. D’ailleurs, plusieurs de ses œuvres sont encore exposées dans le célèbre immeuble du Vieux-Montréal.
Jean-Pierre Contant travaille le vitrail. Ses œuvres ont une beauté tragique intrinsèque, comme une blessure ancienne. Les vitraux de l’artiste ne sont pas conventionnels et c’est précisément là leur force. « Toute ma vie, j’ai désappris pour apprendre. » Il commence toujours par l’acier avec qui le verre partage l’espace ainsi qu’avec parfois le vide et d’autre fois le plein. Il utilise exclusivement des matériaux recyclés que lui apportent ses amis. « Je travaille toujours avec le stock des autres, ça m’enlève de la pression, une peur d’enfant. »
n fait, en tentant d’écrire sur le travail de Jean-Pierre Contant, je me sens démuni parce qu’aucun mot ne peut suffire à décrire l’intensité et l’énergie contenues dans chaque pièce. Chacune de ses œuvres est une histoire. Non. Chacune est l’émotion d’une histoire. Une partie de sa vie, une peine. Voilà la blessure. Une blessure qu’il montre, et parce qu’il la montre, elle devient belle comme un trésor. À méditer sur le sens à donner au bien et au mal, sur la dualité versus l’unicité.
En décembre prochain, il y aura un article complet dans le magazine Chez soi sur l’œuvre de ce grand poète qui utilise la vitre, l’acier, le vide, le plein, l’écorchure et la brisure comme assemblage d’un vécu nourri d’expérience, d’instinct et d’espérance…
Lien vers le site de Marie-Josée Roy