Sans détour
texte de Robert Bernier
(L’article complet dans le numéro 80 de Parcours, le magazine actuellement en kiosque où procurez-vous le directement ici)
Christiane Charette fait partie de notre univers médiatique depuis près de trois décennies. Son père, Raymond Charette1 (1928 – 1983), pionnier de notre télévision [il est entré à la Société Radio-Canada en 1959], a laissé sa marque comme animateur dans plusieurs émissions. Pensons entre autres à Tous pour un (de 1963 à 1966) et Atomes et galaxies (de 1967 à 1969). Sa contribution à la télévision et à la radio nationales ne s’arrête pas là : M. Charette a animé de nombreuses autres émissions d’affaires publiques et culturelles. Son apport aurait été plus important encore s’il n’était pas décédé prématurément à l’âge de 54 ans, en 1983. Son érudition et sa présence face à la caméra et derrière le micro auront été remarquables; un prix important en fait d’ailleurs foi.
On se dit qu’avec un père aussi marquant dans les médias, la carrière de Christiane Charette allait de soi. Non. Son parcours n’est pas une ligne droite, d’une part et, d’autre part, exercer le même métier que son père [et y exceller] quand celui-ci habitait encore toutes les mémoires [Mme Charette a débuté dans les médias au début des années 1980, tout juste avant le décès de son père] constituait un véritable défi.
Des arts visuels aux médias
« Quand j’étais enfant, j’ai rêvé de faire ce métier (animatrice). Jeune adulte mon intérêt allait cependant aux arts visuels. Après l’université (elle a fait un baccalauréat en histoire de l’art), en 1976, j’ai travaillé comme conservatrice-adjointe du programme film, vidéo, performance di Musée des beaux-arts de Montréal mis sur pied par Chantal Pontbriand2 . Après son départ, j’ai dirigé le programme. J’ai adoré cette période. C’était très effervescent, on allait à New York régulièrement, on a fait venir à Montréal des artistes de l’avant-garde comme Steve Reich, Philip Glass, Laurie Anderson. Puis j’ai eu une prise de conscience, j’ai voulu faire la performance moi-même, pas seulement l’organiser» C’est là que son rêve d’enfance l’a rattrapée.
Une approche unique
Christiane Charette fait son entrée dans le monde des médias électroniques au début des années 1980. Les prémices sont difficiles. L’apprentissage étant obligatoire, elle doit faire preuve de patience. Pendant une dizaine d’années, elle agit comme chroniqueuse à la radio et à la télévision, fait des remplacements à l’animation.
Elle obtient sa première émission à la radio en 1991. Par la suite, les projets s’enchaîneront tant à la radio qu’à la télévision, jusqu’à aujourd’hui. Mais je ne vais pas m’étaler sur son curriculum. J’aimerais plutôt vous livrer une impression, un regard sur cette communicatrice hors du commun qui exerce son métier d’animatrice et d’intervieweuse d’une manière très personnelle. Car ce qui est intéressant avec Christiane Charette…, c’est Christiane Charette.
Courir le risque
Cette dame des médias est considérée comme une grande intervieweuse, et pour cause, ses nombreux prix en témoignent. Cependant, son approche n’est pas pour autant orthodoxe, autant par le rythme que par certains autres aspects qui tiennent du monde du sport : concentration, répartie et plan de match ponctuent le déroulement des face-à-face, sans oublier les mises en échec… Plusieurs entrevues marquantes en constituent autant d’exemples éloquents. Pensons à celle avec Nelly Arcan, réalisée dans le cadre de son émission Christiane Charette en direct, le 3 octobre 2001, au bar Les Bobards3. L’entretien s’amorce selon les usages : mise en contexte, présentation…
(L’article complet dans le numéro 80 de Parcours, le magazine actuellement en kiosque où procurez-vous le directement ici)