
Son style et son langage se distinguent par leur dimension solennelle, bien que le mot sacré serait aussi approprié pour décrire le climat que l’artiste arrive à insuffler dans ses tableaux, et ce, depuis aussi longtemps que je puisse me souvenir de son travail. Chaque toile est comme un moment de réflexion, un temps d’arrêt. À l’image de l’artiste, rien n’est précipité, le geste, la direction sont réfléchies, André Pitre aime savoir où il met les pieds. Il est posé parce qu’il est particulièrement introspectif et exprimer un monde intérieur n’est pas une action qu’il fait à la légère. Les amateurs l’ont connu par ces grands portraits de femmes qui aujourd’hui encore font partie de son approche. Les fonds, souvent abstraits, étaient rigoureusement construits et constituaient un espace, un habitat. Au début, on n’y porte pas particulièrement attention, on ne sait pas trop même s’ils ont un rôle. Puis, un jour, on comprend que le fond, c’est le dedans, l’intériorité du personnage, son univers intime, son espace. Dans ses œuvres récentes, il se passe d’ailleurs quelque chose d’inhabituel. Comme toujours, ça ne frappe pas aux yeux, la transformation se place tranquillement à notre regard, ses fonds semblent faire surface…




Par Robert Bernier
André Pitre à la Galerie Clarence Gagnon jusqu’au 29 octobre 2011
1108, avenue Laurier Ouest,
Outremont, Québec
514 270-2962
info@clarencegagnon.com