ou l’appétit de vivre et de créer
par Véronique Millet
(voir l’article complet dans le numéro 80 de Parcours, le magazine actuellement en kiosque ou procurez-vous le ici maintenant)
Marcelle Ferron : un nom qui résonne dans le paysage culturel québécois. L’héritage qu’elle a laissé ne se résume pas à la verrière de la station de métro Champ-de-Mars à Montréal, même si c’est probablement cette œuvre qui a conforté sa célébrité et a rendu Ferron accessible à un large public. Outre son travail sur le vitrail, elle a réalisé de nombreuses peintures et sculptures.
Ferron aurait eu 90 ans en janvier, l’occasion de se souvenir de ce qui a marqué sa vie d’artiste peintre, de maître verrier, de sculpteure, de femme de son temps et même en avance sur son époque.
Éducation et formation : les premières années de Marcelle Ferron
Marcelle Ferron est née le 29 janvier 1924 à Louiseville. Son père, notaire, est un homme aux idées larges et, après le décès de la mère, il élève ses cinq enfants, garçons et filles, sur un pied d’égalité. Ils vivent à la campagne, dans une grande liberté de mouvement et de pensée.
Marcelle raconte que, lorsqu’elle était jeune, elle a volé une boîte de peinture ayant appartenu à sa mère : « J’avais 12 ans… Je me suis dit : je serai peintre, je ferai ce qu’elle n’a pas pu faire, elle n’a pas pu continuer à s’exprimer à cause du milieu, des mœurs de l’époque ». Cet épisode est un élément fondateur chez Ferron. Si sa mère peignait des paysages comme un peintre du dimanche, Marcelle veut en faire un vrai métier et vivre de son art. Après avoir été renvoyée du pensionnat du couvent des Sœurs de Sainte-Anne de Lachine pour avoir lu un livre à l’Index, elle fréquente brièvement l’École des beaux-arts de Québec où elle étudie avec Jean-Paul Lemieux, mais c’est en autodidacte qu’elle poursuivra sa formation artistique. En 1944 – elle a vingt ans –, elle épouse René Hamelin dont elle aura trois filles : Danielle, Diane et Babalou.
Sa rencontre avec Borduas
En 1946, elle rencontre à Montréal Paul-Émile Borduas. Elle lui montre ses tableaux et cela va avoir une influence déterminante sur sa pratique. Avant de rencontrer l’artiste de Saint-Hilaire, Ferron peignait, dit-elle, des tableaux représentant « un homme et une femme, c’était assez sinistre, toujours dans des cimetières ». Borduas lui suggère de supprimer les personnages, qu’il considère comme de la littérature, et de se concentrer sur les cimetières, peints à la spatule. Pour Marcelle Ferron, c’est une révélation.
Marcelle Ferron et les automatistes, son adhésion à Refus global, ses premières expositions
Commence alors son aventure avec le groupe des automatistes. Comment Ferron, ce « petit bout de femme », à la santé fragile, s’est-elle taillé une place de choix dans le monde artistique québécois?(…)
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Visionnez gratuitement le documentaire réalisé par Monique Crouillère de L’Office National du Film du Canada