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Jean-Pierre Lafrance est connu comme peintre et pour cause, sa peinture s’est imposée depuis les 25 dernières années. Et pas seulement au Québec. Ce que les amateurs d’art connaissent moins cependant c’est qu’il est également sculpteur et qu’il fait, à l’occasion, dans l’installation. Sans oublier la gravure et le dessin. Il y a quelques années déjà, il a conçu une série d’œuvres électriques qui, selon la lumière du jour ou artificielle, donnait une image différente.

Comme créateur, il aime le défi que lui impose le monumental. Et quand l’occasion se présente, et ce, tant en peinture qu’en sculpture, il plonge dans les projets d’œuvres publiques avec avidité. On peut voir d’ailleurs l’une de ses grandes œuvres (peinture) dans le hall de l’édifice qui abrite le siège de l’Organisation de l’aviation civile internationale, à Montréal. Il y a aussi un grand bas-relief au Centre multifonctionnel de Boucherville ainsi qu’une sculpture monumentale à Senneterre, pour ne mentionner que celles-là.

Multidisciplinaire, cet aspect donne à sa démarche une dimension particulière puisque chacune des disciplines qu’il pratique puise dans les autres. Ainsi sa peinture s’enrichit de sa sculpture, de l’estampe, le grand du petit et vice versa… Sa production est importante, il travaille tous les jours et les projets ne manquent jamais et ça, c’est quand il n’est pas occupé à construire ou agrandir une maison, un atelier, pour lui, pour un de ses enfants ou pour un ami. Infatigable, Jean-Pierre Lafrance a un appétit insatiable pour la création !

Cet automne, il présente plusieurs expositions : une à Montréal, deux à Toronto, une autre à New York et enfin une à Baie-Saint-Paul. Et ce qui est intéressant avec sa production actuelle, c’est l’élan qui l’a animé, qui l’a propulsé devrais-je écrire, dans la réalisation des œuvres récentes. Il est particulièrement intense depuis un an et cela transparait dans chaque toile, dans chaque sculpture comme s’il y avait urgence. La sculpture aura été son point de départ, son inspiration initiale. Le déclencheur est survenu alors qu’il travaillait à une série de sculptures ayant la tête humaine comme thématique. Les tableaux qui ont suivi se sont développés avec cette même énergie et avec une matière, sinon plus abondante que dans les séries précédentes, certainement plus significative pour lui. Et pour cause ! Dans cette série encore plus particulièrement, bien que cela soit vrai aussi pour l’ensemble de sa production, la matière se révèle comme un tout : un symbole de vie et de mort, un rapport identitaire profond et personnel, son lien avec la matière est fondamental. Encore plus dans les dernières œuvres.


Par Robert Bernier