Équinoxes
Jusqu’au 20 décembre (prolongation jusqu’à la mi-janvier)
Lacerte Art Contemporain
6345, boul. Saint-Laurent
Montréal, QC
514 274-4299
Les marées intérieures
Robert Bernier
Francine Simonin est, parmi les peintres de sa génération, l’une des plus significatives en art contemporain d’ici mais pas que. Elle partage son temps, son expression et son espace entre le Québec et la Suisse dont elle est originaire.
Lucidité émotionnelle
Peintre et graveur, un et l’autre s’inscrivent comme médiums de prédilection dans son œuvre entier. Son approche artistique, guidée par une formidable intuition, s’appuie sur un solide métier autant maîtrisé qu’incarné. Elle absorbe. Ses antennes toutes dehors, toutes dedans, elle capte la vie avec une lucidité émotionnelle stupéfiante.
Exploration à travers les réels
Pour les gens moins familiers avec son travail, je vous conseille de commencer, pour vous l’approprier, en parcourant son expression disons, des 30 dernières années, ça serait un excellent début… Heureusement, c’est possible, car au fil de sa production, de nombreuses publications viennent témoigner de son travail de chaque période (vous en trouverez plusieurs en contactant la Galerie Lacerte, à Québec et à Montréal). Tôt dans votre investigation, si vous découvrez une affinité, vous remarquerez rapidement les liens entre les périodes et les sujets, même si parfois ils sont d’inspiration très différente. Par exemple, dans les années 80, le corps est un sujet pivot et le travail de la chorégraphe Marie Chouinard la fascine tout particulièrement. Ce corps qui la captive tant, à ce moment de sa vie, n’est pas tant sa partie visible, la forme, que l’invisible, son énergie et ses pulsions contradictoires. Qu’importe le point de départ et la période, son analyse traverse et se nourrit de plusieurs réalités : celle du sujet et de son rapport intime avec lui ; vient alors celle de l’émotion qui en résulte et qu’elle trifouille avec beaucoup de lucidité et de conscience ; celle de sa mémoire, de ses empreintes et, finalement, celle du médium, car, comme peintre et graveur, il faut bien les rendre par quelque chose qui soit capable de traduire toutes les finesses et les subtilités du langage du dedans avec métier, animé par l’expérience, dans un chassé-croisé où l’intellect a sa part. Et c’est (ce qui fait) toute la différence dans le rendu.
Texte complet dans l’édition actuellement en kiosque, Parcours Le magazine No 79